Le Spisz, longtemps lié politiquement avec la Hongrie, est une contrée qui comprend la partie orientale des Tatras et du Podtatrze (région située au pied des Tatras). Du 15 siècle jusqu'au milieu du 18e siècle, le starostwo (district) de Spisz appartint à la Pologne. Il est composé de 13 villes du Spisz et de la région de Lubowla-Podoliniec, données en 1412 au roi polonais Władysław Jagiełło par le roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg en garantie d’un prêt de 37 mille soixantaines de gros de Prague (soit environ 7 tonnes d’argent pur).
Le Spisz polonais, situé dans la partie nord-ouest de Zamagurze Spiskie, fut incorporé à l'état polonais en 1920 suite à la décision du Conseil des Ambassadeurs des Etats alliés à Paris. La colonisation polonaise de ce terrain frontalier en fut un facteur important. La partie nord-ouest, accordée à la Pologne après la Première Guerre mondiale, comprend les villages de Czarna Góra, Dursztyn, Falsztyn, Frydman, Jurgów, Kacwin, Krempachy, Łapsze Niżne, Łapsze Wyżne, Łapszanka, Niedzica, Nowa Biała, Rzepiska et Trybsz. Le reste du Spisz appartient à la Slovaquie.
Czarna Góra est l'un des quatorze villages du Spisz polonais, dont l’origine remonte à la période charnière entre les 16e et 17e siècles.
Dans la partie nord de Czarna Góra, dans le domaine de "Zagóra", est située une ferme en bois qui appartint jadis à la famille aisée des Korkosz. La disposition des bâtiments illustre le développement d'une ferme typique du Spisz: de la ferme simple, composée de deux bâtiments (maison d'habitation et étable) de la fin du 19e siècle jusqu'à la ferme complexe, composée de nombreux bâtiments, des années 1930. Les plus anciens bâtiments furent construits à la fin du 19e siècle par Alojzy Chyżny. Pendant quelques années, il avait séjourné en Amérique. Après son retour au village en 1919, il agrandit l’habitation en y ajoutant une "grande pièce" avec un cellier. Sebastian Korkosz, mari d'Elżbieta, fille d'Alojzy, continua l'agrandissement. Dans les années trente, divers bâtiments furent construits successivement : l'étable en pierre et une remise pour les charrettes. Dans l'ancienne étable, on plaça une roue à cheville. La dernière expansion eut lieu dans les années quarante. C'est alors qu'on remplaça le cellier par une pièce dite "estivale" ou "seigneuriale" avec une entrée séparée au travers d’un porche.