L'exposition qui se trouve dans le bâtiment principal, bien que modifiée au cours des années, reste inchangée dans sa conception. Comme autrefois, son but est de montrer aux visiteurs un aperçu général du milieu naturel des Tatras et de la région du Podhale, de son histoire, du mode de vie et de la culture de ses habitants.
Dans le hall du rez-de-chaussée est exposée la maquette du monument dont l'original se trouve à la jonction des rues Zamoyskiego et Chałubińskiego à Zakopane. Le patron du Musée, le docteur Tytus Chałubiński, y est éternisé avec Jan Krzeptowski Sabała (1809-1894), montagnard et violoniste célèbre, conteur et compagnon de nombreuses randonnées du docteur Chałubiński. C’est Stanisław Witkiewicz (1851-1915) qui fit le projet du monument et c’est le sculpteur Jan Nalborczyk qui l'exécuta. On y voit aussi une plaque qui commémore le premier directeur du Musée, Juliusz Zborowski (1888-1965): cette plaque fut fixée au mur pour célébrer le 50e anniversaire du travail de Zborowski dans la région.
L'exposition historique, richement documentée avec des photos, des documents d'archives et des publications, introduit le visiteur à l'histoire du Podhale, en commençant par les faits préhistoriques et les premières traces de la présence de l'homme sur ce terrain, et présente la colonisation du Podhale. Les parties successives de l'exposition illustrent le développement de Zakopane : d’abord petit village montagnard, ensuite station thermale et centre culturel réunissant les Polonais pendant la période du partage de la Pologne, enfin "capitale des sports d'hiver" dans la période de l'entre-deux-guerres. Au milieu du 19e siècle commença une époque extrêmement riche en événements. C'est alors que fut fondée l'Association des Tatras et que Tytus Chałubiński, Stanisław Witkiewicz et d'autres admirateurs de la culture montagnarde menaient leurs activités. L'attribution, en 1886, du statut de station thermale à ce petit village montagnard entraîna l'essor de nombreux établissements hydrothérapeutiques, sanatoriums et villas privées. La culture se développait de manière intensive; la presse locale vit le jour, le théâtre fonctionnait, les écoles de dentelle et de sculpture sur bois furent fondées. Avant que la Pologne ne regagnât son indépendance, Zakopane devint l'endroit où les Polonais pouvaient exprimer librement leur patriotisme. Ils le montraient par de nombreuses manifestations et les célébrations des fêtes nationales, surtout au seuil de l'indépendance de la Pologne. Zakopane attirait des personnages remarquables de la politique, de la science et des arts polonais. Des oeuvres littéraires et musicales et des peintures naquirent de cette fascination pour les Tatras et pour la culture montagnarde. Durant la période de l'entre-deux-guerres, Zakopane, qui acquit le statut de ville en 1933, connut un développement urbain ainsi que l’essor de l'alpinisme et des sports d'hiver. Sous l'occupation allemande, de nombreuses organisations clandestines, comme la Confédération des Tatras, opérèrent à Zakopane et dans la région ; ces activités sont aussi présentées dans l’exposition. L'exposition signale également le problème de l'émigration des montagnards à la recherche de moyens d'existence, tout d'abord au sud des Tatras, en Hongrie et, plus tard, en Amérique.
La visite de l'exposition ethnographique commence par l'intérieur d'un chalet du Podhale, avec la pièce "noire" et la pièce "blanche", séparées par le vestibule. La porte d'entrée, décorée de chevilles, en constitue l'un des éléments les plus intéressants. Elle provient de la maison de Stanisław Wójciak du village de Kościeliska et fut achetée pour la collection en 1905.
Le décor de l'intérieur permet au visiteur d'imaginer comment vivait une famille montagnarde modeste au milieu du 19e siècle. La vie quotidienne de la famille se déroulait dans la "pièce noire", noircie par la fumée du four. Dans cette pièce et dans le vestibule se trouvaient des ustensiles, des récipients de cuisine et des outils ménagers.
La "pièce blanche" était utilisée pour célébrer les festivités et recevoir les visiteurs. C'est là qu’avaient lieu les soirées dansantes pour les jeunes et toutes les fêtes familiales importantes. L'ameublement de la "pièce blanche" était plus décoratif et plus soigneusement exécuté. L'exposition attire l'attention du visiteur sur une étagère décorée de peintures, derrière laquelle sont pendues, comme autrefois, des peintures sur verre, et sur le vaisselier datant de 1820 dans lequel on mettait la poterie décorative, souvent achetée dans les foires de Slovaquie.